Accompagner la crise sanitaire

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Interview de Marion Latuillière, Directrice de la structure Crèche à la Friche qui a bénéficié d’une formation action pour la préparation du déconfinement

Nous sommes intervenus au sein de la crèche à la Friche Belle de mai pour accompagner l’équipe et la direction dans la préparation de la réouverture suite au confinement. Confinement oblige, la formation s’est organisée en mixant  formation distancielle et présentielle. revient sur cette action Nous avons interrogé Marion Latuillière, Directrice de la structure Crèche à la Friche sur ces interventions.

Comment a émergé ce besoin de formation action au moment du déconfinement ?

Marion Latuillière: « C’est la complexité de la tâche à accomplir pour préparer des conditions d’accueil sereines et conformes à nos valeurs, la responsabilité très importante tant vis à vis des enfants accueillis, des parents, que de l’équipe, l’écart entre ce qu’on nous demandait de faire et nos pratiques habituelles appuyées par notre projet d’accueil qui m’ont poussée à faire appel à de la formation action. »

En tant que directrice quels sont les bénéfices et inconvénients de cette démarche d’accompagnement ?

Marion Latuillière: « Le binôme de formatrices Infirmière puéricultrice et Juriste a été très important, c’est à dire un appui médical pédagogique et juridique très  rassurant pour moi, en tant que directrice mais aussi  pour l’équipe et les parents, avec lesquels on a pu en parler et échanger.

Les apports de connaissances ont été très éclairants, toutes ces questions étaient sans précèdent pour nous, la capacité des intervenants à analyser ces nouveautés sur la base de leurs connaissances et de leur expérience nous ont permis de faire un travail qui selon moi était indispensable. Il m’apparaissait important de faire ce travail très rapidement, pour le déconfinement, or sans l’intervention de personnes extérieures cela nous  aurait pris beaucoup plus de temps et on aurait sans doute dû le faire en même temps que l’accueil. Le fait de se dire on prend un temps pour mettre ça en place avant la réouverture de la structure, c’était idéal.

Cela ne donne pas le sentiment d’être dépossédée d’une partie de ses attributions?

Marion Latuillière: « Absolument pas ! Je connaissais bien la manière de travailler de Marie Hélène Hurtig, l’intervention de Géraldine Chapurlat sur le montage du projet de formation correspondait à mes besoins, je n’avais donc pas cette inquiétude-là. De toute façon la tâche était si importante que la question n’était pas de posséder quoi que ce soit mais de partager la réflexion et la recherche de solutions. »

Comment l’équipe a vécu l’intervention?

Marion Latuillière: « Ce qui a été particulier c’est que la préparation du déconfinement s’est faite alors que l’équipe était en chômage partiel, alors que, moi en tant que directrice, pendant tout le temps du confinement, je  suis restée en télétravail et au fait de tout ce qui se réfléchissait autour des nouvelles conditions d’accueil des enfants accueillis en EAJE. Pour l’équipe qui devait reprendre le travail, il était nécessaire de prendre connaissance de ce contexte très particulier de reprise. Si au départ elles étaient un peu dubitatives, elles se sont vite plongées dans le travail à mener et dans les informations que leurs ont apporté la formation et les formatrices.

Les professionnelles se sont vite saisies du soutien de Marie Hélène, le soutien juridique m’a plus concernée en tant que directrice. Mon équipe s’est appuyée sur cette formation, cela les a  énormément rassurées, on a  travaillé autour de temps conviviaux pour recréer quelque chose entre nous, après deux mois à ne quasiment plus se voir, même si l’on avait fait des temps et des outils pendant le confinement mais c’était aussi des retrouvailles d’équipe… »

Des regrets, des choses que vous auriez fait différemment avec du recul?

Marion Latuillière: « En réalité, je n’ai encore aucun recul, on est encore en plein dedans, à l’heure d’aujourd’hui je ne sais pas comment j’aurai fait sans ça, peut être que des choses auraient pu être mieux faites, mais dans le contexte, franchement sachant que les formateurs ont joué le jeu du soutien qui a duré: nous avons pu poursuivre le travail et la réflexion dans la durée et on a réussi à maintenir en douceur la suite. On avait prévu une journée  de formation 1 mois après la réouverture qui a pu être ajustée en fonction des événements qui changeaient.

Le recul cela va être de se poser la question : est-ce que collectivement on pourrait être capable sans l’intervention de quelqu’un de remettre cela en place? En tout cas cela nous a donné la capacité de  réajuster les choses avec les nouveaux protocoles : On a appris une manière de travailler avec notamment notre nouvelle puéricultrice qui nous a rejoint en cours de route et qui a pu faire le lien avec Marie Hélène Hurtig, il reste encore des choses à affiner mais dans la gestion du chaos on est devenu assez forts… »

Interview  réalisée et rédigée par Géraldine Chapurlat,  Formanéo

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